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Une langue, des langues ? 

Il est fréquent d'entendre parler de la langue des signes comme s'il n'en existait qu'une pratiquée partout sur la planète.


Il existe effectivement une langue des signes internationale (LSI) basée sur des éléments provenant de différentes langues signées. Rejetée par la communauté sourde qui ne s’y reconnaît pas, elle n’est pas pratiquée dans la vie quotidienne et n'est utilisée que lors d’évènements internationaux comme les Deaflympics (les Jeux Olympiques des Sourds), ou lors de conférences.

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Logo des Deaflympics par International Committee of Sports for the Deaf Alex Great - Wikipédia Domaine public

En 1975 un dictionnaire comptant environ 1500 signes photographiés est publié. C'est le GESTUNO : langage gestuel international des sourds. Cet essai de standardisation est un échec car il se base uniquement sur le lexique et ne tient pas compte des spécificités des langues des signes.


Selon l'ONU, on dénombre aujourd'hui plus de 300 langues des signes différentes, reflets de la diversité des pays et des cultures. Calvin Young, globe-trotteur sourd, illustre en vidéo sur son blog comment souhaiter une joyeuse fête des pères en 40 langues des signes différentes. 

Le site Spread the Sign propose un lexique de plus de 400 000 signes correspondant à 23 langues des signes à travers le monde.

 

À l’image des langues orales, les langues des signes sont naturelles (par opposition aux langues construites que sont le Morse, ou l'Espéranto). Cela signifie qu'elles continuent d’intégrer de nouveaux signes, évoluent et s’enrichissent mutuellement comme le font toutes les langues vivantes. Comme ces dernières, les langues des signes se sont développées à partir de racines diverses et constituent des familles avec des ressemblances et des différences. Une carte du monde des familles de langues permet de les visualiser (en anglais). 

Si à l’oral, anglais britannique et américain sont proches, en langue des signes les différences sont plus marquées.
La langue des signes américaine émane en effet de l’alphabet des sourds français (comme en Belgique, en Allemagne, en Italie et au Brésil), ce qui n’est pas le cas de la langue des signes britannique.

Par conséquent, une personne signant en anglais peut rencontrer quelques problèmes de compréhension avec une personne signant en français ou en américain. Elles surmonteront ces obstacles plus rapidement que les entendants car elles pourront s’appuyer sur des signes communs et plus simples que ceux de leur langue respective.

langues construites
Capture d’écran 2020-08-04 à 17.20.30.

Unspoken, par Marina Del Castell  Flickr CC BY 2.0

Un oeil averti sera également capable d'identifier des accents et des dialectes en langue des signes française (LSF) comme en français oral.

Ainsi, grâce aux expressions du visage, il distinguera une personne entendante ayant appris à signer, d’une personne sourde dont c’est la langue maternelle.  C’est en quelque sorte l’accent des entendants.

 

Chez un locuteur formé dès le plus jeune âge à la langue des signes, des expressions et des termes particuliers révèleront sa région d’origine et l’école où il a appris la LSF (LSF parisienne enseignée à l’institut national de jeunes sourds ou langue des signes marseillaise, pratiquée en Provence par exemple). 

 

Enfin, comme à l'oral, la personnalité de chacun transparaît dans sa façon de signer : signer ample et rapide revient à parler fort et vite.

Connaissez-vous la langue des signes des Indiens des plaines ? 
 

Elle était en usage chez les Cheyennes, les Sioux, les Kiowas, les Arapahos et de nombreux peuples indiens des Etats-Unis et du Canada. En 1885, on estimait que plus de 110 000 Indiens en faisaient encore usage.

Découvrez un extrait du film de la
Conférence de 1930 sur la préservation du langage des signes. (8 min)

Portrait_of_Red_Bird.jpg

Portrait du chef Sioux Red Bird, vers 1908,

Wikimédia Commons, Domaine Public

« Qu'importe la surdité de l'oreille quand l'esprit entend ?

La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c'est celle de l'intelligence. » 

Victor Hugo  à Ferdinand Berthier le 25 novembre 1845.

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